‪WORKING LIVES

Cet article est en quelque sorte la conclusion d’un article que j’avais publié en 2015 sur LinkedIn Pulse et transcrit en tweet ici. Des liens sont insérés tout au long de ce texte, afin d’aider les lecteurs à aller un peu plus dans le détail de ce qui est écrit/décrit.

J’ai commencé ma carrière professionnelle quelques mois après l’obtention de mon Bac+4 en Droit des Affaires. Je venais de finir mon stage à la SONAC, où j’avais rédigé mon mémoire sur les nouvelles procédures de recouvrement et de voies d’exécution de l’OHADA.

J’ai accepté un simple job de vacances, payé 40 000 FCFA, proposé par un ami d’université, actuel directeur d’agence d’une banque, pour passer le temps et gagner un peu d’argent, avant d’aller (en principe) poursuivre mes études de droit à Paris Dauphine.

‪Ma carrière a ainsi débuté à l’Institut de sondages et d’études de marché Ba, Djibril et Associés (BDA) de ma chère Yacine Ba, qui m’a tout appris et jusqu’à aujourd’hui je l’en remercie.

J’avais d’abord été recruté en tant que superviseur pour une enquête sur les cigarettes (commanditée par AC Nielsen Amer, pour la fameuse marque au Cow-Boy). Je me souviens être allé jusqu’à Ndiongolor pour faire refaire par deux enquêteurs l’étude sur laquelle ils avaient triché en étant resté chez eux.

Je me souviens avoir arpenté, en tant qu’enquêteur, les rues sablonneuses de Ben Barak, Guédiawaye, tous les coins et recoins de Dakar et de ce pays, pour poser milles et unes questions, mon sac à dos en bandoulière, étant très souvent aimablement et chaleureusement accueilli par des personnes qui me demandaient de rester pour partager leurs repas, leurs verres de thé, avant de répondre à mes questions.

C’est à cette époque, en côtoyant et regardant mon peuple vivre que j’ai été pris par une folle passion, un fol amour, pour mon Peuple et mon Pays, le Sénégal.

M’ayant félicité pour mon travail de superviseur et enquêteur, YB me demanda de mener pour elle une étude documentaire sur le marché de l’emballage au Sénégal. Elle me proposa ensuite un stage, et enfin une embauche, en CDI direct. Elle réussit à me convaincre (elle, une ancienne de Dauphine, le comble).  Après une semaine de « réflexion », j’acceptais son offre. Je renonçais donc à aller poursuivre mes études en France et me lançait dans ma carrière de Marketing, en tant que Chargé d’études du premier institut de sondage que le Sénégal ait connu.

Maman et papa était assez déçus de ma décision, car comme ils disaient, je n’avais pas besoin de travailler, mais juste de finir mes études. Maman me dit de faire ce que je pensais être bon pour moi (comme à son habitude), l’essentiel étant que je sois sûr de mon choix. Mon père, qui voyait, espérait en moi un futur grand maître du barreau et constatait que tel n’en serait pas le cas, me dit que j’avais au moins un bon salaire pour un premier boulot (YB m’augmenta trois mois plus tard d’ailleurs…).

Je me souviens que papa m’obligea à acheter ma première voiture, me disant que j’étais un « jeune cadre » désormais. Je fus ahuri le jour où je vis le vendeur débarquer dans mon bureau et me tendre les clefs. Je conduisis un an sans avoir le permis, dépassant chaque jour les gendarmes sur l’Ave LSS pour me rendre au travail sis sur la même avenue et allant le soir faire mes cours d’auto-école. Ces pauvres gendarmes m’arrêtèrent un jour où j’avais déjà mon permis.

À BDA, j’ai eu à faire beaucoup d’études, pour n’importe quelles marques toujours existantes ou disparues, des enquêtes politiques (confidentielles, bien entendu), mais également certaines, prospectives, qui ont permis l’ouverture de grandes sociétés aujourd’hui, telle que Kirène.

C’est à BDA que j’ai eu l’opportunité de me créer très tôt un « réseau » qui m’a beaucoup servi durant ma carrière.

BUILD YOUR NETWORK!

‪J’adorai rédiger les rapports, analyser les tris à plat, les tris croisés, faire des recommandations, tout en gardant à l’esprit le sacro-saint principe des études de marchés : pas de parti-pris, que des constats (d’ailleurs j’ai cette déformation jusqu’à aujourd’hui, observateur équidistant de mon monde, « ni des vôtres, ni des leurs » ).

‪La base du marketing est le MARKETING ANALYTIQUE, les études de marchés ! ‪Ensuite vient la Stratégie, qu’il faut mettre enfin en oeuvre par l’Opérationnel.

Don’t do it if you can’t measure it. 

KNOW YOUR CUSTOMERS, their behaviors, usages and attitudes, likes and don’t like, pros and cons, motivations and barriers!

‪J’étais comme Obélix tombé dans la soupe ce qui allait être ma passion à vie, comprendre les gens, leurs usages et habitudes, leurs motivations et freins, leurs intentions.

DIG INTO PEOPLE’S MINDS!

J’avais à l’époque pour collègue et directeur technique mon éternel ami, COG, qui est aujourd’hui l’actuel directeur des Transports Routiers. ‪C’est un des plus grands statisticiens que j’ai connu et lui aussi il m’a beaucoup appris.

Acceptez d’apprendre des autres, soyez humble, même le plus grand puit de savoir peut être encore plus creusé, approfondi.

Restez dans le constant learning, improvement.

Soyez ouvert, curieux de tout !

‪J’ai démissionné de BDA, pour me marier, et j’ai « galéré » quelques temps, travaillant pour un cabinet d’expertise et agence immobilière sis sur l’avenue Malick Sy, auprès d’un ancien client à BDA qui avait apprécié notre collaboration.

Durant mes mois à MLS Consulting, parallèlement à mes missions de syndic et d’agent immobilier, j’allais lancer deux projets immobiliers : Mbao Villeneuve et Sicap Point E. À l’époque, comparé à aujourd’hui, le prix du m2 était « dérisoire » au Point E.

‪Un jour, mon ancien collègue COG m’appela pour me demander si je n’étais pas intéressé pour travailler dans une agence de communication où il était, et récemment lancée par un milliardaire Sénégalais, un « ndongo daara », qui avait fait fortune dans l’électroménager, le lait en poudre et les savons…

‪C’est ainsi que ma route croisa celle de Serigne Mboup.

‪Je commençais donc à Wise, Marketing & Communication Agency, pour ensuite un jour être remarqué par Serigne, lors d’un Forum du 1er Emploi du MEDS auquel nous participions.

Serigne me demanda d’occuper les fonctions de Marketing Manager de CCBM Electronics et plus tard, concomitamment, de CCBM Holding.

C’est à cette époque que j’étoffais considérablement mon carnet d’adresse.

AGAIN, BUILD A STRONG NETWORK. 

A CCBM, je gérai les marques Samsung, Sony, Xper, etc. J’étais souvent en contact avec les responsables de Samsung en Corée, qui veillaient à ce que leur marque, confiée en exclusivité à l’époque à Serigne, pénètre bien le marché Sénégalais. C’est à CCBM que j’ai connu mon grand ami, @malosn, ce crack hors pair, notre directeur industriel, mais également mon « frère » AS, directeur commercial, qui allait quelques années plus tard m’ouvrir les portes des Grands Moulins de Dakar.

J’ai vécu des moments exaltants, épiques, à CCBM, montant des télévisions à 23h50 un 31 décembre au Monument du Millénaire, faisant le branding de tous les distributeurs du pays en enseignes lumineuses et drapeaux Samsung, ouvrant les show-rooms à Dakar, Thiès, Saint-Louis, organisant notre participation à la FIDAK.

 

Serigne m’a énormément appris, son intelligence rare et unique étant largement au-dessus de celle de ses collaborateurs ! Il a une capacité de vision pragmatique et concrète des choses qui fait qu’il sait toujours où il va et comment y aller. Il se trompe rarement. Il nous faisait parfois des démonstrations de son intelligence qui nous donnaient envie de déchirer nos diplômes.

Il est resté un grand ami et jusqu’à présent je l’appelle « Président » ou « DG ».

C’est avec Serigne que j’ai appris deux choses qui sont mes maitres mots jusqu’à aujourd’hui :

  • Être organisé, ordonné (il me poussait à systématiquement ranger mon bureau). L’intelligence n’est rien, l’intelligence est vaine si elle est dispersée…

  • Et, surtout, le respect de la hiérarchie, du « kilifa » (le chef a toujours raison, même s’il se trompe, il a raison, laissez-le avec sa décision, s’il se trompe et s’il est juste il reviendra vous écouter enfin, demander conseils).

Je dois dire que j’étais quelqu’un d’assez atypique à CCBM, n’en faisant qu’à ma tête, seul Serigne réussissant à me « gérer ». Je m’entendais bien avec Moussa et Bassirou mais était comme chien et chat avec Awa…

Serigne s’énervait souvent contre moi car je n’arrivais jamais à l’heure aux réunions qu’il convoquait à 7h du matin, mais il savait qu’il pouvait m’envoyer à Touba, Saint-Louis, Diourbel ou Kaolack à 21h un dimanche. Il m’a vraiment laissé libre de faire tranquillement et comme je le voulais mon travail.

J’ai démissionné de CCBM pour m’occuper pleinement de ma fille ainée, mon premier enfant, qui venait de naitre. Je me souviens les jours où je restais jusqu’au petit matin avec elle dans mes bras, regardant le monde à travers la baie vitrée de mon premier appartement, que m’avait loué justement l’agence immobilière où j’avais eu à travailler.

Toujours garder de bonnes relations avec vos ex collègues, patrons, relations.

C’est à CCBM que j’ai connu un « grand frère », celui à qui j’ai voué une fidélité et reconnaissance éternelle, parce qu’un jour, sans rien attendre en retour, sans intérêt, alors que je n’avais plus de boulot après CCBM, il m’a aidé, en m’offrant 50 milles francs. Quelques années plus tard nous allions collaborer dans ce que j’appelle mes nombreuses « prestations de services annexes à mon occupation principale » (« kharmat », en wolof).

Ce « grand frère », qui a été présent à quasiment tous mes enfants est le Président du MEDS, dont je suis le conseiller spécial et le coordinateur de la soirée de gala qu’il organise chaque année pour récompenser les meilleures entreprises du Sénégal.

C’est d’ailleurs durant l’une des organisations de cette soirée, ces fameux « Cauris d’Or« , dont elle était le régisseur intraitable, que j’ai eu le bonheur et la chance de rencontrer celle qui allait devenir un des mes « objecteurs de conscience », une véritable « âm(i)e-soeur » une des personnes qui m’a le plus soutenu, conseillé, et dont le magnifique livre, « Les miroirs du silence« , porte en couverture une de mes photos…

J’ai eu, entre autres, à rédiger pour le Président du MEDS le contrat d’achat du site rewmi.com, faire en sorte que son agence de communication devienne l’agent marketing de la FSF, avec ce fameux contrat signé par feu Mbaye Ndoye, mené les campagnes de préparations aux coupes d’Afrique de l’équipe nationale, organisé des matchs amicaux en France, obtenu le sponsoring de plusieurs centaines de millions de nombreuses entreprises.

« Prési » comme nous l’appelons, m’a également présenté un autre grand frère, qui a tout mon respect et mon admiration, MON, du journal Le Témoin, et pour qui j’eu à « relifter » la radio Top FM, avec mes amis Franck Gomis et BMK (témoin de mon mariage, parrain de mes enfants, devenu un des plus grands directeurs pétroliers du pays et dont la carrière pleine de rebondissements aussi n’a rien à envier à la mienne, rires !)

C’est à cette époque, quand j’étais à Sanofi, à la fin du compagnonnage houleux entre Promo Consulting et la FSF, que je raconterai peut-être un jour, que j’ai croisé la route de celui qui allait également devenir plus tard un autre « grand frère », un « parrain », MDN 

Au bout de quelques mois après CCBM, le « thieb » commençant à manquer, je pris mon téléphone et appela quelques relations, pour trouver un boulot.

J’appelais ainsi Didier Bangalter, ancien tout puissant directeur de Mccann Erickson Sénégal, et à l’époque Directeur de la défunte Agence Conseil en marketing et communication Optima, qui gérait à l’époque le budget de Tigo, et avec qui j’avais collaboré lorsque j’étais à CCBM (je pense que Binta doit m’en vouloir jusqu’à aujourd’hui d’avoir « zappé » Wise au profit d’Optima).

Didier me dit qu’il me cherchait partout et me proposa immédiatement un travail. Il doubla le salaire que je gagnais à CCBM, me disant qu’il savait que j’étais « mal payé » par mon ex-employeur. Je fus embauché en tant que Chef de Groupe Marketing, chargé de la prospection de nouveaux clients. Je me souviens que Serigne accueilli très mal la nouvelle, ne m’ayant pas pardonné d’avoir démissionné. Interdiction pour moi de toucher le portefeuille CCBM géré par Optima ! Je suis resté quasiment six mois sans dossier, et pourtant payé. Didier me faisait confiance. C’est à cette époque que je me fis aussi de grands amis, tels que la directrice de l’Agence Ecko, mais aussi celle qui quelques années plus tard allait être recrutée comme responsable marketing et communication de Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS).

C’est justement la BHS qui fut mon premier client et c’est pour cette structure que je lançais la première campagne en agence. J’avais également dans mon portefeuille des compagnies telles que Imperial Tobacco, Sandoz AO, Les Moulins Sentenac et la SOCAS de mon amie K. Bousso, Save The Children AO, Franco Asian Enterprises (pour laquelle j’ai tourné le spot « So’Klin » avec Fatim’O en fée du logis, BICIS (à l’époque où mon frère de sang, ce fou de BMN en était Directeur Marketing).

Didier m’a également énormément appris, étant un des directeurs les plus retors que j’ai croisé, exigeant au détail près, pointilleux, minutieux, soucieux de la perfection dans tout ce qui sortait de l’agence. Il y avait une très bonne ambiance à Optima, nous nous entendions tous très bien, le grand open space de la salle créa étant notre salle de jeu.

Un jour je fus contacté par un ancien client de l’époque où j’étais à BDA, qui était de passage à l’agence. Il me dit qu’il avait entendu parler d’une opportunité dans une industrie pharmaceutique et s’était dit que je pouvais être intéressé.

Je postulais au poste et Didier, que j’avais informé, me dit qu’il n’y avait aucun mal à saisir une opportunité pareille, et que même lui en aurait fait de même.

Lors de mon entretien d’embauche avec celui qui allait devenir un de mes plus grands et plus respectés patron, Paolo A., celui-ci me posa une question « qu’est ce qui me prouve que vous êtes mieux et plus compétent que tous ceux que j’ai reçu avant vous ? ». Je lui répondis que je n’avais pas de preuve à lui apporter, qu’il n’avait pas à me croire, mais qu’il le verrait assurément, s’il me faisait confiance. Je fus recruté.

BE CONFIDENT! TRUST YOURSELF TO BE TRUSTED, BUT DON’T LIE ON WHAT YOU CAN OR CANNOT DO.

Paolo m’a beaucoup marqué et les mots qu’il a eu à mon égard le jour de son pot de départ restent gravés dans ma mémoire.

Soyez toujours reconnaissant à l’égard de ceux qui vous ont donné une chance, vous ont fait confiance.

C’est ainsi que ma carrière se poursuit à Sanofi Aventis, en tant que Market Research Analyst pour l’Afrique Subsaharienne et ensuite en tant que Business Support Administrator pour l’Afrique Francophone (FWA), après la réorganisation du Groupe, le directeur marketing et business support, Jean-Michel A., qui avait remplacé Paolo, refusant de me laisser partir en Afrique du Sud, en me disant qu’ils avaient créé ce poste rien que pour moi…

C’est à Sanofi, ma première « vraie multinationale », que mon salaire dépassa la « fameuse » barre du million. J’étais en permanence sur les routes d’Afrique, « jamais là, arrive bientôt, vient de partir », comme le disait ma très chère collègue Altiné.

D’Abidjan à Lagos, et sous les cieux d’Afrique (c’est de là que j’ai créé mon hashtag « #underafricanskies »), je n’avais cesse de comprendre et maitriser le marché des produits pharmaceutiques en Afrique, de les confronter avec les données IMS, de calculer, contrôler les ventes des délégués par pays, d’établir leurs primes (je me souviens d’un collègue ivoirien qui un jour, après avoir reçu sa prime, m’appela pour me dire qu’il avait tué un mouton pour moi, pour me remercier).

Je me souviens de mon premier voyage au Nigeria, à Lagos. J’étais arrivé, à l’aéroport et n’avais vu personne pour m’accueillir, mon hôte pensant que je devais arriver le lendemain. Tétanisé, mort de peur, commençant à être questionné par des personnes aux allures louches, j’allais me réfugier près d’un kiosque et demandais à la dame qui le gérait de me prêter son téléphone pour que je puisse appeler. Elle me demanda de surtout rester près d’elle jusqu’à ce qu’on vienne me prendre. J’ai eu une peur bleue ce jour-là.

Mais il arriva un moment où après avoir créé tous les outils d’analyse et de reporting, tout automatisé (je ne faisais qu’appuyer sur un bouton à la fin du mois, comme je disais), je commençais à m’ennuyer…

Je demandais donc à mes supérieurs de nouvelles missions, plus proches du marketing, de la communication, de mes « premiers amours ».

Ceux-ci me dirent que j’étais « indispensable » à mon poste…

Ayant déjà été contacté par les Grand Moulins de Dakar, je démissionnais.

Nul n’est indispensable quelque part, surtout pas dans le monde professionnel, croyez-moi.

Je pris néanmoins le soin de recruter mon remplaçant, MG, à l’époque étudiant en France, avec qui je n’avais eu que des entretiens téléphoniques.

Il prit brillamment la relève et poursuit aujourd’hui une très belle carrière dans d’autres sociétés.

Toujours partir en ayant fait la meilleure passation, trouver le bon remplaçant, si possible, laisser tous vos dossiers en ordre, finir ce que vous pouvez finir. Vous n’en serez que plus respecté.

Je me souviens d’avoir accepté la lettre d’offre des Grands Moulins de Dakar, au téléphone, en descendant de l’avion, lors d’une mission à Bamako.

J’acceptais de gagner moins que ce que j’avais à Sanofi, en me fixant pour objectif de gagner plus au bout de deux ans (ce que je réussi).

Je rejoignis donc les Grands Moulins de Dakar, en tant que Marketing, Communication and R&D Manager, d’abord sous les ordres du directeur commercial AS, avec comme directeur général P. Steffan, et ensuite sous les ordres directs de celui qui allait devenir pour moi, bon gré, mal gré, je dois le reconnaitre, un de mes plus grands directeurs, ce personnage atypique et si particulier qu’est EE.

Mon premier budget marketing fut de 80 millions de FCFA, que j’utilisais exclusivement pour des études de marchés (again, know your market, your competitors, your customers !).

Deux ans plus tard il me fut validé un budget d’1 milliard 95 millions de FCFA, après d’âpres négociations et arguments en béton néanmoins.

On ne vous donne pas carte blanche comme cela, il faut savoir justifier et argumenter ses prétentions, surtout lorsqu’elles sont stratégiques pour l’entreprise.

J’ai eu la chance extraordinaire de tout faire aux GMD, pendant mes six années dans cette structure (durée la plus longue de ma carrière), avec une liberté absolue et comme seule obligation d’apporter de la visibilité à la marque et aux produits, personne n’attendant de moi un chiffre d’affaire quelconque à réaliser, construisant une marque de A à Z, lançant la première campagne institutionnelle de la société, un fameux 3 avril juste avant le discours du Président de la République, faisant « sortir le Lion de sa cage », comme je disais. De la « Marque de Confiance » à « GMD, Toute une Vie », de « Fati » à « Souki », mon parcours aux GMD m’a permis d’exprimer librement ma (folle) créativité!

J’ai même eu à lancer une fondation, la Fondation Marie-Louise MIMRAN, avec la soirée de Gala la plus chère que le Sénégal ait connue, sous les directives de celui qui était devenu entre-temps un de mes « mentors » …

J’ai aussi eu la chance de travailler avec des personnes formidables, aussi bien en interne qu’en externe. C’est aux GMD que j’ai collaboré avec les meilleures agences en communication du Sénégal, Caractère, PNL, DakCor, Etyncel, Atoo, BYOU, Minerve, EXP Think Create (avec qui j’ai lancé le jeu-concours « Khar Bii ») de mes très chers amis Patricia, Nathalie, Bougane, Rania, Bigué, Marianne, Demba, Arame, Ibou, mais également et surtout « mon très cher frère », le grand Seydina Omar Sokhna, « SOS », comme on l’appelle, celui que je considère comme le plus grand spécialiste marketing et communication du Sénégal, et tant d’autres.

Again, keep good relations with your colleagues, suppliers, they will become friends and sooner or later you will help each other… 

C’est également lorsque j’étais aux GMD que j’ai commencé à donner des cours de stratégie et de marketing à ETICCA, aux troisièmes années.

Beaucoup de mes étudiants de l’époque sont devenus des amis aujourd’hui (dont une fameuse « pomme de terre » très célèbre sur Twitter).

Mais un jour, après avoir créé « Tangus », je me suis rendu compte que je n’avais plus rien à faire, que je commençais à m’ennuyer (encore, oui, je sais. Que voulez-vous, je suis un Business Developer, « I build from scratch and go somewhere else when the job is done… »).

Je négociais donc mon départ, au grand dam de mon directeur général qui me traita de fou. Je voulais passer à autre chose, mais également et surtout partir car je ressentais et vivais de plus en plus mal « le pouvoir de l’argent », et le monde très mondain et sorties nocturnes du milieu de la communication au Sénégal.

Maman me demanda si j’étais sûr de mon choix. Je lui répondis que j’avais besoin de retrouver les valeurs qu’elle et mon père m’avaient inculqué.

Quitter les GDM fut la meilleure décision de ma vie, même si je sais que « Happy » manque à mes très chères Rosalie et Rokhaya. J’y vais quelques fois, prendre un café avec Joël, discuter du temps qui passe.

Six mois après mon départ du Groupe MIMRAN, je fus contacté par un « ami » avec qui j’avais travaillé sur Tangus (ou plutôt le mari d’une de mes meilleures amies depuis les Maristes), qui me proposa une opportunité pour une multinationale dans le courrier express voulant s’installer au Sénégal.

Après avoir postulé, être allé au Maroc pour passer l’entretien d’embauche avec mon cher OEK, le PDG de la société titulaire de la licence, je me retrouvais co-fondateur, administrateur associé, membre du conseil d’administration et country manager de Fedex Sénégal (Globex Sénégal SA).

J’allais débuter ce qui allait être, de toute ma carrière professionnelle, ma plus grande fierté.

J’ai eu l’opportunité de créer une société à partir de zéro, « from scratch », avec un maigre budget, trouver un local, aux Almadies, obtenir les autorisations, les agréments de l’ARTP, recruter mes dix collaborateurs, et lancer les opérations en collaboration avec le Hub de Casa, Dubaï et le centre de Charles de Gaulle.

C’est à Fedex d’ailleurs que j’ai connu un de mes « petits frères » qui m’a fait l’honneur de faire partie de ceux qui ont baptisé mon dernier né.

Je me souviens d’être resté parfois jusqu’à trois heures du matin à mon bureau, ma femme s’inquiétant, me suppliant de rentrer me reposer. Je pense que les mois passés à Fedex m’ont fait vieillir et murir de plusieurs centaines d’années, mais également me faire devenir plus dur, plus méfiant aussi, moins ouvert que je ne l’étais auparavant, bien que je souris toujours à la vie.

Jusqu’à aujourd’hui ma plus grande satisfaction est d’avoir pu construire ce que j’appelle ma « Dream Team » et cette société. Je suis heureux et fier de voir que mon bébé a bien grandi, et car il est entre de bonnes mains.

Je quittais Fedex, le sentiment du devoir accompli. Ci-dessous in extenso le mail que j’avais adressé à mes collaborateurs le jour de mon départ.

Be a leader before being a manager. A leader walks alone until he manages to gather people around him to achieve his goals.

J’ai gardé de très bonnes relations avec certains de mes anciens collaborateurs, dont un qui était mon « coursier informel» lorsque j’étais aux GMD et à qui j’avais promis un emploi stable si un jour Dieu m’en donnait l’occasion.

Toujours tenir ses promesses, tôt ou tard, car il n’est jamais trop tard pour la parole donnée.

Je quittais donc Fedex, et me retrouvais encore une fois sur les « routes d’Afrique », à la recherche d’emploi, croisant quelques fois à des forums d’anciens étudiants, qui s’étonnaient de me voir chercher un boulot.

Je pense avoir envoyé plus de mille fois mon Cv à des recruteurs.

J’étais patient, même si les temps étaient durs…

Ne jamais abandonner, toujours être persévérant, avoir la certitude de sa réussite, en étant patient et en travaillant. Même les murs les plus robustes finissent pas s’effondrer, il faut juste appuyer.

Je fus pour un temps directeur commercial d’un groupe de presse d’un ami cité plus haut, lançant pour sa télévision diverses émissions telles que « Taaru Tabaski », essayant de gérer tant bien que mal sa radio où ne travaillaient que des personnes ingérables, me demandant comment nous allions réussir avec son journal à concurrencer le premier quotidien du pays.

Mais c’était juste pour un temps, pour « boucher les trous », en attendant.

Je fus ensuite recruté via LinkedIn, par le CEO himself, en tant que chef de département « Froid » d’un Holding, MATFORCE, qui se trouve malheureusement depuis des années dans des difficultés financières.

Je me retrouvais ainsi à vendre des split, des clims, des VRV, comme à l’époque de CCBM.

Puis un jour de juin 2016, quelques jours après l’anniversaire de ma maman, pour lequel je m’étais « débrouillé » pour lui offrir un beau gâteau, et lui ayant demandé de me pardonner et prier pour moi, ce qu’elle faisait toujours, me répondit-elle, je reçu un mail…

C’était celui d’une responsable d’un cabinet de recrutement, où je ne connaissais personne et où j’avais auparavant fait un entretien infructueux, et que j’avais relancé, sans trop d’espoir, pour toute future opportunité se présentant…

Ce mail a changé toute ma vie, et je prie chaque jour pour la personne qui me l’a envoyé :

« Bonjour Mr Cissé. Je n’arrive pas à vous joindre sur votre numéro 77… Prière de me rappeler le plus tôt possible, j’ai une proposition à vous faire. Je reste à l’écoute ! ».

C’est ainsi que mon HISTOIRE au Groupe OCP, à OCP AFRICA, a commencé et se poursuit jusqu’à aujourd’hui.

Cette histoire, la plus belle d’entre toutes, au sein du groupe qui a transformé ma vie, m’a offert plus que ce que je n’aurais espéré et souhaité dans ma vie et dans ma carrière professionnelle, suivant fièrement les pas de mon défunt père, as I walk my days under African Skies.

AGAIN: NEVER EVER GIVE UP. 

Just ask for the blessings and mercy of your parents and the prayers and forgiveness of your beloved mother and… 

HAVE FAITH.

GOD will take care of the rest, because it’s never too late for HIM.

23 réponses sur “‪WORKING LIVES”

  1. Je vous envie Monsieur.
    Avoir autant d’expérience professionnelle, apprendre autant, côtoyer autant de gens, j’en rêve et je voudrai tant que ce rêve devienne réalité.
    Nous avons besoin de gens comme vous, qui motivent, des gens comme vous grâce à qui on peut encore croire qu’il est possible de réussite “sainement”
    Qu’Allah vous bénisse M.Cissé.

    1. Ce fut un grand plaisir de travailler avec vous Big Manager. J’ai beaucoup appris à vos côtés. Nio far.
      À très bientôt inch’Allah.

  2. Je vous ai lu avec beaucoup d’intérêt et j’ai senti la même passion pour chaque expérience que vous avez raconté.
    Merci d’être aussi généreux dans cet article qui raconte votre parcours.Un beau parcours.
    Des expériences aussi belles qu’enrichissantes.
    Pour certains comme moi qui commencent dans le monde du travail vous êtes un modèle de persévérance .
    Merci

  3. Histoire très inspirante pour nous les jeunes à la recherche de new challenges. Grâce à vous, on se sent moins seuls, surtout dans ce pays intellectuellement bureaucrate.
    Continuons à rêver plus grand, à viser plus loin, et à participer à l’épanouissement de l’Afrique

  4. J’ai pris le temps de tout lire du debut à la fin et je vous assure que vous êtes une réelle source d’inspiration pour nous qui sommes aux portes du marché du travail. Votre parcours atypique me laisse sans voix et j’en retiens que dans n’importe quelle situation on doit suivre son cœur et persévérer. Merci d’avoir partagé toute cette expérience

  5. Waouh! Quel parcours!! Quel courage!! Vous êtes une source d’inspiration non pas juste pour les jeunes mais pour tout Homme.. Vous rencontrer, vous écouter serait un bonheur.
    Merci pour ce partage

  6. Vos expériences montrent que vous travaillez avec passion chose rare , je prie juste d’avoir la même passion pour mon futur métier

  7. Ah Macha Allah.
    J’ai lu votre parcours avec beaucoup d’intérêt.
    Je n’ose pas vous demander votre secret.
    Je serais très ravi de vous rencontrer.
    Macha Allah

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